«Vous ne traitez pas la blessure, vous traitez l’individu.»
Par Christiana Bedard Thom
Les blessures sportives peuvent affecter vos athlètes de façon simultanée sur les plans physiologique et psychologique. Chacun de vos athlètes ont une façon bien à eux d’accepter une blessure du côté cognitif, émotionnel et comportemental d’où l’importance, en tant qu’intervenant sportif, de se détacher d’une vision purement biomédicale. Comme le mentionnent certains scientifiques et praticiens : «Vous ne traitez pas la blessure, vous traitez l’individu». Si vous adhérez à ce point de vue, il devient logique d’intégrer une vision holistique de vos athlètes.
Étude de cas
Magalie, 20 ans, joue au basketball pour une équipe universitaire. Lors d’un match, elle se blesse à un genou. Vous êtes l’un de ses intervenants sportifs et devez l’aider à retourner au jeu. Lorsque vous la rencontrez, vous la sentez réticente envers le traitement de réadaptation. Elle ne semble pas vouloir s’engager entièrement.
Que faire?
Même si vous offrez à Magalie un programme de réadaptation qui répond à l’ensemble de ses besoins physiques, sa réticence et son désengagement pourraient avoir une incidence sur votre intervention. La prise en compte de son état psychologique est primordiale afin de favoriser un retour optimal dans le délai le plus court possible. Les mêmes habiletés mentales qui aident les athlètes à optimiser leurs performances peuvent jouer un rôle positif dans la réadaptation. En effet, les études démontrent que les états psychologiques positifs tels que la motivation et la confiance sont associés à un retour au jeu plus rapide ainsi qu’à de plus fortes chances de retrouver le niveau de performance antérieur. Sachant que les rétablissements physique et psychologique ne se produisent pas nécessairement en même temps, il est important d’entamer des interventions en préparation mentale dès que cela semble nécessaire.
La préparation mentale vise l’entraînement des habiletés mentales et permet d’apprendre à créer ou recréer l’état psychologique idéal afin de performer de façon optimale.
En tant qu’intervenant sportif, puis-je offrir ce type d’intervention?
Oui. Vous avez une place de choix pour enseigner des stratégies mentales en raison de votre lien établi avec l’athlète.
Je vous entends, il existe plusieurs raisons qui peuvent limiter, voire entraver votre utilisation de stratégies mentales telles que :
Toutefois, il est important de se rappeler que les athlètes blessés peuvent être vulnérables sur le plan émotionnel et que vous êtes une source de support clé dans leur réadaptation grâce à votre lien thérapeutique puissant.
Une façon simple d’intégrer l’intervention psychologique à votre pratique :
Étude de cas (suite)
Lors d’une rencontre avec Magalie, vous décidez d’ouvrir le dialogue. Elle dit n’observer aucun progrès et se sent découragée. Elle vous révèle qu’elle a peur de ne pas être capable de retourner à son niveau de performance. Après avoir normalisé son vécu, que faire avec ces nouvelles informations?
4 stratégies efficaces de préparation mentale à intégrer à votre pratique
Plusieurs recherches scientifiques démontrent que les athlètes récupèrent plus rapidement après une blessure s’ils utilisent certaines stratégies mentales telles que :
Étude de cas (suite)
Il serait donc possible :
Selon votre degré de confort, de connaissance et d’expérience, vous pouvez intégrer des stratégies mentales à votre pratique ou référer votre athlète à un préparateur mental au besoin. L’important demeure de sensibiliser votre athlète à cette sphère d’intervention afin d’optimiser la réadaptation. Sachez qu’il est important de le référer à un préparateur mental si, malgré vos interventions, vous observez un détachement prolongé ainsi qu’un désintérêt envers les activités.
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Références
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